Pour la journée de la femme, ce poème d'Antoine Pol "Les passantes", chanté par Georges Brassens.
Para el día de la mujer, este poema de Antoine Pol "Las fugaces", cantado por Georges Brassens.
LES PASSANTES
Je veux dédier ce poème
Á toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets,
Á celle qu'on connaît à peine,
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais.
Á celle qu'on voit apparaître
Une seconde, à sa fenêtre,
Et qui, preste, s'évanouit,
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui.
Á la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage,
Font paraître court le chemin;
Qu'on est seul peut-être à comprendre,
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré la main.
Á celles qui sont déjà prises,
Et qui vivant des heures grises
Près d'un être trop différent,
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant.
Chères images aperçues,
Espérances d'un jour déçues,
Vous serez dans l'oubli demain;
Pour peu que le bonheur survienne,
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin.
Mais si l'on a manqué sa vie,
On songe, avec un peu d'envie
Á tous ces bonheurs entrevus,
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre,
Aux coeurs qui doivent vous attendre,
Aux yeux qu'on n'a jamais revus.
Alors, aux soirs de lassitude,
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir,
On pleure les lèvres absentes
De toutes les belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir.
LAS FUGACES
Yo quiero dedicar este poema
A todas las mujeres que amamos
Durante algunos instantes secretos,
A las que conocemos apenas,
A las que arrastra un destino distinto
Y que no se vuelven a ver más.
A la que vemos aparecer
Un segundo en su ventana
Y que, rápidamente, se desvanece,
Pero cuya esbelta silueta,
Es tan graciosa y delicada
Que nos quedamos maravillados.
A la compañera de viaje
Cuyos ojos, encantador paisaje,
Hacen parecer corto el camino.
Que somos los únicos en comprenderla
Y que dejamos sin embargo bajar
Sin haber rozado su mano.
A las que ya están comprometidas,
Y que, viviendo horas grises,
Cerca de un ser demasiado diferente,
Nos han dejado, inútil locura,
Ver la melancolía
De un futuro desesperante.
Queridas imágenes vistas,
Esperanzas frustadas de un día,
Mañana, estareís en el olvido.
Con poco de felicidad que tengamos,
Es raro que nos acordemos
De los episodios del camino.
Pero si hemos fracasado en la vida,
Pensamos con un poco de ganas
En todas esas felicidades entrevistas,
En los besos que no osamos tomar,
En los corazones que debían esperarnos,
En los ojos que no hemos vuelto a ver.
Entonces, en las noches de hastío,
Poblando nuestra soledad
Con los fantasmas del recuerdo,
Lloramos los labios ausentes
De todas las bellas fugaces
Que no supimos retener.