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Il pleure dans mon coeur, Paul Verlaine, Romances sans paroles, 1874

Publié le par Elizabeth Robin

photo : © Juan José Bujidos

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À l'étoile de nos pas / A la estrella de nuestros pasos est maintenant disponible !

Publié le par Elizabeth Robin

photo : © Juan José Bujidos

photo : © Juan José Bujidos

Mon nouveau recueil À l'étoile de nos pas / A la estrella de nuestros pasos est maintenant disponible.

Le livre a la particularité de présenter 2 couleurs de couverture au choix. Les 33 poèmes sont illustrés grâce à la précieuse collaboration photographique de Juan Jose Bujidos.

Les poèmes sont également traduits en espagnol grâce à l'aide de mon adorable fille. 

Si vous désirez acquérir le recueil... laissez-moi un message ! 

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Petit mouton, Elizabeth Robin

Publié le par Elizabeth Robin

photo : © Juan José Bujidos

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L'arbre parle, Arbol adentro, Octavio Paz, 1987

Publié le par Elizabeth Robin

photo : © Juan José Bujidos

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L'arbre parle

Dans mon front a poussé un arbre.

Il a poussé au-dedans.

Ses racines sont des veines,

des nerfs ses branches,

ses feuillages confus des pensées.

Tes regards l'enflamment

et ses fruits d'ombre

sont orange de sang,

grenades de lumière.

Le jour se lève

dans la nuit du corps.

Là au-dedans, dans mon front,

L'arbre parle.

Approche, tu l'entends ?

 

Arbol adentro

Creció en mi frente un árbol.

Creció hacia adentro.

Sus raíces son venas,

nervios sus ramas,

sus confusos follajes pensamientos.

tus miradas lo encienden

y sus frutos de sombras

son naranjas de sangre,

son granadas de lumbre.

Amanece

en la noche del cuerpo.

Allá adentro, en mi frente,

el árbol habla.

Acércate, ¿Lo oyes?

 

Octavio Paz, Arbol adentro, 1987

 

 

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Le vieux verger, Marie Dumais-Boissonnault, tiré de L'huis du passé, 1924, Montréal

Publié le par Elizabeth Robin

Photo : © Juan José Bujidos, montage : Elizabeth Robin

Photo : © Juan José Bujidos, montage : Elizabeth Robin

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Premier mai, Victor Hugo

Publié le par Elizabeth Robin

photo: © Elizabeth Robin
photo: © Elizabeth Robin

photo: © Elizabeth Robin

Premier mai, Victor Hugo, Les Contemplations

 

Tout conjugue le verbe aimer. Voici les roses.

Je ne suis pas en train de parler d'autres choses.

Premier Mai ! L'amour gai, triste, brûlant, jaloux,

Fait soupirer les bois, les nids, les fleurs, les loups ;

L'arbre ou j'ai, l'autre automne, écrit une devise,

La redit pour son compte et croit qu'il l'improvise ;

Les vieux antres pensifs, dont rit le geai moqueur,

Clignent leurs gros sourcils et font la bouche en cœur ;

L'atmosphère, embaumée et tendre, semble pleine

Des déclarations qu'au printemps fait la plaine,

Et que l'herbe amoureuse adresse au ciel charmant.

A chaque pas du jour dans le bleu firmament,

La campagne éperdue, est toujours plus éprise,

Prodigue les senteurs, et dans la tiède brise

Envoie au renouveau ses baisers odorants ;

Tous ses bouquets, azurs, carmins, pourpres, safrans,

Dont l'haleine s'envole en murmurant : Je t'aime !

Sur le ravin, l'étang, le pré, le sillon même,

Font des taches partout de toutes les couleurs ;

Et, donnant les parfums, elle a gardé les fleurs ;

Comme si ses soupirs et ses tendres missives

Au mois de mai, qui rit dans les branches lascives,

Et tous les billets doux de son amour bavard,

Avaient laissé leurs traces aux pages du buvard !

Les oiseaux dans les bois, molles voix étouffées,

Chantent des triolets et des rondeaux aux fées ;

Tout semble confier à l'ombre un doux secret ;

Tout aime, et tout l'avoue à voix basse ; on dirait

Qu'au nord, au sud brûlant, au couchant, à l'aurore,

La haie en fleur, le lierre et la source sonore,

Les monts, les champs, les lacs et les chênes mouvants,

Répètent un quatrain, fait par les quatre vents.

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Discours des fleurs, Georges Brassens

Publié le par Elizabeth Robin

photo: Elizabeth Robin

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Sachant bien que même si
Je suis amoureux transi,
Jamais ma main ne les cueille
De bon cœur les fleurs m'accueillent.
Et m'esquivant des salons,
Où l'on déblatère, où l'on
Tient des propos byzantins,
J'vais faire un tour au jardin.

Car je préfère, ma foi,
En voyant ce que parfois,
Ceux des hommes peuvent faire,
Les discours des primevères.
Des bourdes, des inepties,

Les fleurs en disent aussi,
Mais jamais personne en meurt
Et ça plaît à mon humeur.

Le premier Mai c'est pas gai,
Je trime a dit le muguet,
Dix fois plus que d'habitude,
Regrettable servitude.
Muguet, sois pas chicaneur,
Car tu donnes du bonheur,
Pas cher à tout un chacun.
Brin d' muguet, tu es quelqu'un.

Mon nom savant me désol',
Appelez-moi tournesol,
Ronchonnait l'héliotrope,
Ou je deviens misanthrope.
Tournesol c'est entendu,


Mais en échange veux-tu
Nous donner un gros paquet
De graines de perroquet ?

L'églantine en rougissant
Dit : ça me tourne les sangs,
Que gratte-cul l'on me nomme,
Cré nom d'un petit bonhomme !
Eglantine on te promet
De ne plus le faire, mais
Toi tu ne piqueras plus.
Adjugé, marché conclu.

Les "je t'aime un peu beaucoup",
Ne sont guère de mon goût,
Les serments d'amour m'irritent,
Se plaignait la marguerite.
Car c'est là mon infortune,

Aussitôt que débute une
Affaire sentimentale,
J'y laisse tous mes pétal's.

Un myosotis clamait :
Non je n'oublierai jamais,
Quand je vivrais cent ans d'âge,
Mille ans et même davantage.
Plein de souvenance allons,
Cent ans c'est long, c'est bien long,
Même vingt et même dix,
Pour un seul myosotis.

Mais minuit sonnait déjà,
Lors en pensant que mes chats,
Privés de leur mou peuchère,
Devaient dire : "il exagère".
Et saluant mes amies

Les fleurs je leur ai promis
Que je reviendrais bientôt.
Et vivent les végétaux.

Car je préfère ma foi,
En voyant ce que parfois,
Ceux des hommes peuvent faire,
Les discours des primevères.
Des bourdes des inepties,
Les fleurs en disent aussi,
Mais jamais personne en meurt,
Et ça plaît à mon humeur.

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