Jorge Luis Borges était directeur de la bibliothèque nationale de Buenos Aires, mais il souffrait d'une maladie entraînant une cécité progressive qui devint définitive en 1955... ainsi écrit-il ces mots sur l'ironie de la situation:
"Petit à petit j'ai compris l'étrange ironie des faits. J'avais toujours imaginé le paradis sous le genre d'une bibliothèque. D'autres personnes pensent à un jardin, d'autres peuvent penser à un palais. J'étais là. C'était en quelque sorte le centre de neuf cent mille volumes en différentes langues. J'ai constaté que je pouvais à peine déchiffrer les couvertures et les longes." Jorge Luis Borges Sept nuits. OC 3: 278
Poco a poco fui comprendiendo la extraña ironía de los hechos. Yo siempre me había imaginado el Paraíso bajo la especie de una biblioteca. Otras personas piensan en un jardín, otras pueden pensar en un palacio. Ahí estaba yo. Era, de algún modo, el centro de novecientos mil volúmenes en diversos idiomas. Comprobé que apenas podía descifrar las carátulas y los lomos. Siete noches. OC 3: 278
« Comme tous les jeunes écrivains, j’ai commencé par être un génie. À présent, je me résigne à être Borges. On me dit qu’il y a des bibliothèques écrites sur moi. Je n’ai pas lu un seul de ces livres. Je continue à penser au fer, à mes livres futurs »
« Je croyais aux théories. Je sais maintenant que la poésie naît du langage, car chaque langage est une façon de sentir le monde ; chaque langage est une littérature possible. »