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Ellipse espagnole - 2, Le chant profond / Elipse española - 2, El cante hondo, Elizabeth Robin, Ombres et lumières

Publié le par Elizabeth Robin

photo: © Elizabeth Robin / Juan Jose Bujidos

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Ellipse espagnole - 1, Le rossignol andalou / Elipse española - 1, El ruiseñor andaluz, Elizabeth Robin, Ombres et lumières

Publié le par Elizabeth Robin

photo: © Mathilde Robin

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Au rossignol, paroles d'Alphonse de Lamartine, musique de Charles Gounod

Publié le par Elizabeth Robin

photo: © Juan Jose Bujidos

photo: © Juan Jose Bujidos

Quand ta voix céleste prélude
Au silence des belles nuits,
Barde ailé de ma solitude
Tu ne sais pas que je te suis

 
Tu ne sais pas que mon oreille
Suspendue à ta douce voix
De l'harmonieuse merveille
S'enivre longtemps sous les bois!

 
Tu ne sais pas que mon haleine
Sur mes lèvres n'ose passer!
Que mon pied muet foule à peine
La feuille qu'il craint de froisser!

 
Mais si l'astre des nuits se penche
Aux bords des monts pour t'écouter,
Tu te caches de branche en branche
Au rayon qui vient y flotter.

 
Et si la source qui repousse 
L'humble caillou qui l'arrêtait,
Élève une voix sous la mousse,
La tienne se trouble et se tait!

 
Ah! ta voix touchante ou sublime
Est trop pure pour ce bas lieu!
Cette musique qui t'anime 
Est un instinct qui monte à Dieu!

 
Tes gazouillements, ton murmure,
Sont un mélange harmonieux
Des plus doux bruits de la nature,
Des plus vagues soupirs des cieux!

 
Ta voix, qui peut-être s'ignore,
Est la voix du bleu firmament,
De l'arbre, de l'antre sonore,
Du vallon sous l'ombre dormant!

 
Tu prends les sons que tu recueilles
Dans les gazouillements des flots,
Dans les frémissements des feuilles,
Dans les bruits mourants des échos,

 
Dans l'eau qui filtre goutte à goutte,
Du rocher nu dans le bassin,
Et qui résonne sous sa voûte,
En ridant l'azur de son sein;

 
Dans les voluptueuses plaintes
Qui sortent la nuit des rameaux,
Dans les voix des vagues éteintes
Sur le sable, ou dans les roseaux!

 
Et de ces doux sons où se mêle
L'instinct céleste qui t'instruit,
Dieu fit la voix, ô Philomèle!
Et tu fais ton hymne à la nuit!

 
Ah! ces douces scènes nocturnes,
Ces pieux mystères du soir
Et ces fleurs qui penchant leurs urnes
Comme l'urne d'un encensoir,

 
Ces feuilles où tremblent des larmes,
Ces fraîches haleines des bois,
O Nature! avaient trop de charmes
Pour n'avoir pas aussi leur voix!

 
Et cette voix mystérieuse
Qu'écoutent les anges et moi,
Ce soupir de la nuit pieuse,
Oiseau mélodieux, c'est toi!

 
Oh! mèle ta voix à la mienne!
La même oreille nous entend;
Mais ta prière aérienne
Monte mieux au Ciel qui l'attend!

 
Elle est l'écho d'une nature
Qui n'est d'amour et pureté,
Le brûlant et divin murmure,
L'hymne flottant des nuits d'été!

 
Et nous, dans cette voix sans charmes,
Qui gémit en sortant du cœur,
On sent toujours trembler des larmes,
Ou retenir une douleur!

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