Coquelicots naviguent sur les flots, Elizabeth Robin, Vents dominants, 2014
Ils pourront couper toutes les fleurs... / Podrán cortar todas las flores... Pablo Neruda
"Ils pourront couper toutes les fleurs, ils n'empêcheront pas le printemps."
Ce vers célèbre de Pablo Neruda en 1973, reste le reflet de cette force qui est en tout être humain et qui se réveille au moment opportun , cette force que sont l'espérance, la survie, s'opposant à la répression et ne s'y soumettant jamais.
Une vérité intemporelle...
"Podrán cortar todas las flores, pero no podrán detener la primavera".
Este verso famoso de Pablo Neruda en 1973, queda el reflejo de esta fuerza que está en cada ser humano y que se despierta en los momentos oportunos, esta fuerza que son la esperanza, la sobrevida, y que se opone a la represión y nunca se somete.
Una verdad eterna...
Les malices du vent, Claude Roy
Le vent n’arrête pas de me faire des malices,
il pose sur la page un tout petit insecte
dessiné si fin avec des yeux si microscopiques,
des couleurs si pâles dans les verts étouffés
et des gris si transparents que je perds dix minutes
à le regarder.
Il reste d’abord immobile, comme médusé,
puis se met en route pour traverser la feuille
et je ne sais plus du tout comment commençait le poème
que je m’étais décidé à écrire.
Je vais chercher le manuel d’entomologie
pour essayer de percer à jour l’identité de mon insecte
qui est probablement un hétéroptère, le bérytines minor.
Je n’en suis pas sûr cependant, il faudrait vérifier
mais le vent embrouille les pages et je n’arrive pas
à trouver son portrait dans les planches en couleurs.
J’essaye de me souvenir de l’amorce du poème.
Il y avait au début l’odeur du seringa
et le goût que doit avoir une certaine couleur
laiteuse et vive, couleur du jour, juste avant le soleil couchant
(un goût d’amande amère et de sorbet au citron).
Mais le vent fait tomber de l’arbre au-dessus de ma tête
les premières feuilles mortes de l’année,
des feuilles de cerisier roussies par la canicule.
Les feuilles bousculent le poème qui reprenait forme
et voilà mon poème éparpillé qui s’en va.
Il faut se résigner et changer de sujet.
Je vais écrire un poème qui commence ainsi :
Le vent n’arrête pas de me faire des miches
Claude Roy, Les malices du vent, 14-15 juillet 1983
Atelier d'écriture aux jardins familiaux de Verneuil
Montages : Elizabeth Robin
L'atelier d'écriture de la médiathèque de verneuil a été accueilli aux jardins familiaux de la ville. La visite guidée par Charlie dans le dédale des surprenantes allées et immortalisée par Thierry notre photographe, a fertilisé l'imagination des habitués et habituées de l'atelier.
Voici certains des textes aux couleurs des jardins ! Tous les écrits seront visibles pendant l'été... à la médiathèque et aux jardins familiaux de Verneuil.
Elizabeth Robin